Tous les ans, le 15 mai, Madrid fête son saint patron San Isidro Labrador (Saint Isidore le laboureur). Avec le temps, cette célébration religieuse est devenue aussi une fête populaire.
San Isidro naquit à Madrid en 1082. Il était laboureur. C’était un homme très pieux ; on raconte que tandis qu’il était en prière, les bœufs continuaient à tirer la charrue comme s’ils étaient conduits par des anges…
De nombreux miracles lui sont attribués, l’un d’entre eux étant d’avoir fait jaillir une source, durant une période de grande sécheresse, dans le parc de San Isidro, situé sur les bords du Manzanares.
Il semble que l’eau de cette source était miraculeuse et qu’elle aurait guéri d’une maladie, le futur roi Felipe II. Sa mère, Isabel de Portugal, fit alors bâtir à cet endroit, en 1528, le premier ermitage. Celui-ci fut reconstruit plus tard en 1725.
Entre le 12 et le 15 mai de nombreuses activités sont organisées dans toute la ville : concerts, passacailles, défilés de géants et grosses têtes (gigantes y cabezudos), pièces théâtre, zarzuelas, bals…
C’est aussi à partir du 15 mai que commence, aux arènes de Las Ventas, la prestigieuse fête taurine, « la Feria de San Isidro », à laquelle participent les plus grands toreros.
Beaucoup de madrilènes mettent leurs costumes de « chulapos » y « chulapas ». Ces vêtements étaient portés au XIXe siècle par les gens qui vivaient dans le quartier de Maravillas de Madrid appelé de nos jours quartier de Malasaña . Ils furent considérés comme étant les costumes typiques de Madrid au début du XXe siècle grâce à la popularité des Zarzuelas.
Le 15 mai une procession portant la statue de San Isidro a lieu dans le centre de la ville.
Parmi les multiples festivités qui se déroulent dans plusieurs quartiers de Madrid, les plus traditionnelles sont sans doute celles de la Pradera de San isidro.
La coutume veut que l’on boive l’eau de la source considérée miraculeuse.
Les gens s’y réunissent aussi pour profiter des nombreuses attractions qui y sont proposées, et pour danser le « chotis », la danse populaire de Madrid qui curieusement est originaire de Bohème.
Les stands offrent des spécialités culinaires madrilènes et en particulier les célèbres « rosquillas » qui sont les biscuits à l’anis, de trois sortes : les « tontas » (les simples), les « listas » (recouvertes de sucre), les « francesas » (aux amandes) et celles « de Santa Clara » (recouvertes de meringue). Selon la tradition, elles sont accompagnées de la limonade madrilène faite de jus de citron, vin blanc, eau, sucre et pommes en morceaux…